Décès de Lucien Moutard
Lucien Moutard est décédé le 8 juillet 2010. Il avait 81 ans. Il était le mari de Mimi Moutard-Solnon, chez qui nous avions été reçus à de nombreuses reprises dans son domaine chaleureux du Relais du Monarque à Lalouvesc (Le Relais nous avait servi de base pour plusieurs découvertes du Haut-Vivarais et nous y avions tenu une Assemblée générale). L’un et l’autre étaient des adhérents fidèles depuis la création de notre association.
Né au Maroc en 1929, Lucien avait fait des études de dessin et de gravure aux Beaux-arts de Paris. Il a exercé toute sa carrière professionnelle, de 1959 à 1996, comme illustrateur, ayant collaboré aux revues Pilote (il figure dans le n°1 de la mythique revue), Science et Vie, le Journal de Mickey ainsi que pour des éditeurs prestigieux comme Hachette, Nathan, Hatier, Dargaud, Quillet, etc. Il travailla même pour le cinéma en tant qu’assistant-réalisateur sur les décors du film « Les 7 travaux d’Astérix ». Il signait son œuvre d’illustrateur du nom de Murtin. Peu de personnes savent qu’il avait pris ce pseudonyme en l’honneur du général Murtin, héros de l’aviation durant la première Guerre mondiale car Lucien était lui-même un passionné d’aviation, du ciel et de l’espace (il avait passé son brevet de pilote à 18 ans avant de passer son permis de conduire !) Lucien était un excellent illustrateur, précis, pointilleux même (nous nous rappellerons toujours une « vue d’artiste » qu’il avait réalisée pour servir de couverture à « Ça m’intéresse » dont le numéro devait être consacré à l’éventuelle réactivation des volcans d’Auvergne. L’image représentait le Puy-de-Dôme dégorgeant ses laves en fusion dans les rues de Clermont qui ne se trouve qu’à une 15e de km du volcan. L’illustration était tellement impressionnante qu’elle avait été refusée par la rédaction !)
Mais Lucien était avant tout un peintre. Il signait ses œuvres, fines, sensibles, marquées d’une spiritualité profonde et joyeuse – comme il l’était lui-même – de son propre nom.
Nous te regrettons, Lucien, car tu étais un ami vrai, sincère, talentueux, d’une gentillesse et d’une modestie rares. Nous présentons, au nom de Cévennes Terre de Lumière, à Mimi, si chère à notre cœur, toutes nos condoléances et nos regrets les plus affectueux.